1 mai 2017, dernier jour de la randonnée, on se réveille au Monastier sur Gazeille sous la neige! A la boulangerie, on apprend que c'est la neige du coucou, la dernière de l'année. La neige du coucou est la neige qui tombe après l'arrivée de l'oiseau, ce nom aurait été donné dans les Vosges et ce dicton s'est diffusé dans toutes les régions montagneuses.
Il y a deux jours nous nous prélassions, sous un beau soleil, au bord du lac de Bouchet, petit lac de cratère d'un volcan de 800 000 ans.
Une légende dit que, les dieux, excédés par le comportement des habitants du hameau, sont venus parler à l'âme la plus charitable du village, une vieille dame (qui n'avait pour seul bien qu'une chèvre). Les dieux lui ont dit de partir du village avec sa chèvre, et de ne surtout pas se retourner en chemin, sinon le village serait englouti par une énorme vague. Elle partit donc, mais arrivée à mi-chemin, elle entendit un bruit sourd derrière elle, elle se retourna et une énorme vague engloutit le village. Depuis, à l'endroit où elle s'est retournée, se trouve une croix en pierre avec la tête de la chèvre sculptée dessus.
Au premier jour, légers comme des pétales, des flocons volètent devant la maison de la Béate, à Tarreyres où nous nous sommes réfugiées pour pique niquer à l'abri.
Celles qu'on a baptisées « les béates » (tiré du motbéatitude ), enseignaient aux enfants les rudiments de la lecture, de l' écriture et du calcul. En soirée, elles tenaient ouvroir et organisaient des couviges pour les femmes et les jeunes filles qui faisaient chanter les fuseaux : les populations rurales vendaient au Puy la dentelle au mètre , et c'était là une partie du gagne -pain des familles souvent déshéritées. Ces « bonnes âmes »soignaient également les malades et assistaient les mourants.
Quelques flocons, rien de bien méchant et nous pourrons aller admirer les cascades de La Beaume se déversant au milieu des orgues basaltiques .
Nous sommes parties le 28 avril du Puy en Velay en sachant la météo instable, nous avons marché 4 jours sous les nuages, le soleil et le vent mais sans jamais sortir les capes de pluie.
Martine Grisel