On dirait le sud

Le 18.10.2021, par RomainV-613, 1 commentaire

Récit du week-end assurage en mouvement et escalade du Groupe Jeunes Alpinistes du Rhône par Adrien :

Suite à notre épopée au Soreiller, nous avions prévu de récidiver dans les alpes du sud avec l'arête Ouest de la Tête des Fétoules. Malheureusement, suite à une météo capricieuse, nous avortons ce projet et jetons notre dévolu sur le sud !

Jour 1: La Sainte Victoire

Le réveil sonne à 7h (ce qui correspond à une grasse mat’ par rapport au week-end précédent), mais les visages sont tendus et le moral n’est pas là. Nous sommes debout depuis 5 minutes et nous avons déjà à gérer une situation de crise… Le genre de crise qui peut changer une course abordable en véritable mission commando. Valentin (responsable des courses pour ce week-end) a oublié le café et le lait des céréales! Une fois de plus l’expérience aura parlé, Romain maintenant habitué à notre incompétence avait prévu le café pour toute l’équipe. Il ne nous reste donc plus qu’à avaler notre bol de céréales, digne du pire étouffe-chrétien… Le lait Valentin… le lait… et à nous mettre en route pour la Sainte Victoire. Notre objectif d’aujourd’hui : une course d’arête combinant les Moussaillons, l’arête du jardin et l’arête SW de la Croix, aka l’intégrale de la direct de l’hypercouloir de la Croix de Provence !

L'esthétique objectif du jour

Après une petite erreur sur l’approche (apparemment le collet décrit dans le topo n’est pas le col situé juste après une zone de buissons scarificateurs mais bien 10 minutes avant sur une zone de replat), nous commençons notre objectif du jour. La première longueur de 5b en dalle cueille un petit peu au réveil, surtout pour ceux qui ont choisi de la faire en grosse ou en basket. Le reste de la course est plus roulant et nous permet de perfectionner notre technique d’assurage en mouvement. Cependant, l’assurage en mouvement dans le III ne permettant plus de satisfaire notre soif de comportement ordalique, nous nous retrouvons bien vite à faire de la corde tendue à 50 m dans des longueurs plus grimpantes en plaçant astucieusement une micro-trac sur les relais de passage (sur les conseils du GHM, NDLR)…

NB: si vous vous retrouvez en tête sans aucun mou, n'insultez pas tout de suite votre second. Il se peut que votre guide préféré, parcourant l'arête en solo, ait pris votre corde pour une corde fixe et ait eu l’excellente idée de mettre sa micro-traxion dessus pour “assurer le passage”...

Après une arrivée au milieu des randonneurs, Romain nous a dégoté une descente aux petits oignons, le Garagaï. Une petite balade côté T5 en parfaite adéquation avec la philosophie de certains membres du groupe : “si on va droit dans la pente, ça va toujours plus vite”.

Le tunnel d'accès au sentier du Garagaï

Léo s'engouffrant dans un raccourci-boyau

Jour 2: Calanque d'En Vau

Pour ce deuxième jour, direction la calanque d’En Vau ! Après une approche fort sympathique au milieu des pins, puis un rappel de toute beauté par le “Trou du Canon”, nous entamons la Traversée Ramond. Comme Guillaume (notre GHM) n’était clairement pas venu ici pour faire une promenade dominicale, nous bifurquons à mi-chemin et nous nous séparons en deux groupes pour nous élancer à l’assaut de la Cheminée Ben-Hur et des Testicules Rampants. Le moins que l’on puisse dire c’est que le TD P4 (cotation de sérieux et d'équipement, NDLR) sur du rocher qui s’émiette en chips, ça fait pas rire la Bonne Mère…

Au pied des voies

Maëlle au départ des Testicules Rampants, un 6a légèrement deversant

On se retrouve tous au relai commun

Sortie de la Cheminée Ben-Hur pour Guillaume

Après un condensé d'émotions mêlant larmes, cris, joie et rires, nous arrivons au bout des ces deux longueurs d'anthologie! Elles nous auront appris qu’on peut n’être qu’à 50m d’altitude et à 30 min de marche d’une plage bondée et tout de même se sentir bien seuls...

Gaëlle et la calanque d'En Vau