Les Lagopèdes Alpins en ski pente douce

Le 19.01.2025, par LudivineR-559

C'est parti pour une nouvelle saison des Lagopèdes Alpins avec le même concept que les hivers précédents : un cycle pédagogique de plusieurs longs week-end, avec l'approche en montagne en mode doux. Pour ce premier week-end, destination Thabor par la Maurienne. Le samedi matin, luxe du week-end, le train est un direct pour Saint-Michel-de-Maurienne. Nous nous étalons dans notre wagon privé confort avec au programme petit dej et réveil en douceur. Nous profitions de la correspondance à la gare pour un petit briefing. Puis nous montons en bus à Valmeinier 1800 (en chaussettes pour les deux qui n'ont que leurs chaussures de ski au pied, interdites dans le bus). Après un petit accès piste verte, nous sortons de la station et peautons pour la neige sauvage. La première petite pause est l'occasion pour faire une fouille archéologique dans la neige : qu'a donc t-elle vécu les jours précédents ? Ah oui, à cette altitude, neige, bonne pluie, regel... Le ruisseau de la Neuvache est longé dans un beau décor gorges et cascades de glace baignées par les éclaircies. Nous quittons le canyon par un petit affluent et sortons de la petite forêt d'arcosses. Et là, changement d'univers, nous passons dans le blanc. Plus de repères, le cerveau à l'imagination débordante imagine un itinéraire. La réalité se dessine pas à pas sur quelques mètres à tâtons : une première ruine, une croupe, une chapelle. L'ombre du refuge de Terre Rouge apparaît enfin. Un premier exo de recherche DVA dans une brise de neige horizontale permet de tester le matériel et les participants. Le soir, en ce premier jour d'ouverture du refuge, malgré l'absence de ravito par l'hélico à cause de la météo, un bon repas nous attend.

Le dimanche, le grand beau temps est de la partie mais la neige ne s'est pas du tout stabilisée. Un Bulletin d'Estimation des Risques Avalanche étonnant en 4/1 est sorti : en bref, au-dessus de 2300 m, ça craint, en dessous, c'est tranquille. Nous décidons de restreindre notre terrain de jeu et de mettre à profit cette belle journée pour l'apprentissage. Les jeunes Lagopèdes 2025 étant bien motivés, ils enchaîneront 8 exercices. Le premier, juste après le petit dej, consiste à préparer finement, au chaud, l'itinéraire touristique des Châteaux, Plan du Fond, lac Caspi et Grand Lacs. Les notions d'azimut sont abordées, les boussoles sorties. Une fois l'itinéraire papier tracé, nous sortons aux premiers rayons du soleil arpenter le terrain réel. Petite descente en azimut Châteaux au 240°. La soigneuse préparation permet de confirmer que ces ruines à 4 murs sont bien les Châteaux et portent un nom légèrement surfait. Depuis ce premier repère touristique, le deuxième exercice est mis en place : rejoindre en binôme à la boussole le Plan du Fond, par la méthode des jalons. Une fois le point remarquable 2197 m atteint avec une bonne précision, une petite coupe de neige est réalisée pour réchauffer les encadrants, euh pour enquêter sur l'historique du manteau neigeux. La couche de regel d'immunité est bien identifiable sous 30 cm de neige fraîche et justifie le risque 1 (faible). Autre exercice d'identification, les sommets aux alentours sont visés à la boussole pour travailler la liaison carte paysage. Nous allons ensuite visiter le lac Caspi et profitons de la plage des Grands Lacs (zone plate, sans vent, ensoleillée, température ressentie - 3 degrés, Ibiza). Un beau terrain d'entraînement pour les 4 derniers ateliers : une recherche DVA double victime, un pelletage en groupe, un challenge de conversions sans les bâtons et une pratique de conversions en pente raide. Le soleil disparaissant derrière Roche Château, il est temps de rentrer au chaud. Nous descendons avec du bon ski dans la neige bien conservée, au même moment que le lever de pleine lune. Magique.

Lundi, après notre dimanche studieux, des apprentissages plein la tête, nous partons parcourir un peu plus de chemin, toujours en configuration 4/1. Les analyses de la veille nous permettent de parcourir le vallon des Grandes Culées sans danger et d'atteindre le pied de Roche Noire. Nous nous arrêtons à 2999 m d'altitude et levons le bras pour les 3000. Nous profitons du point de vue Ecrins / Aiguilles d'Arves et de la quiétude du vallon, désert. Un Lagopède trouve l'endroit approprié pour une pédicure, pied nu dans des températures négatives. Le vallon est descendu efficacement, le vent étant de la partie et la température toujours assez basse. Nous déjeunons au refuge au chaud avant d'emprunter l'itinéraire de retour. Nous prenons l'option repeautage pour aller titiller les pentes douces du Grand Fourchon. Arrivés à un beau promontoire esthétique, les jambes bien rassasiées, nous choisissons de skier notre montée qui paraissait prometteuse. La gestion du groupe à la descente est mise en place pour borner les zones sans risque. Au regroupement, chacun arrive avec un sourire jusqu'aux oreilles après avoir fait sa petite trace dans cette belle neige légère. Après quelques virages plus sport dans la glace fine du Planay et du Lion et un peu de border cross sur le chemin, nous descendons à Valmeinier 1500 par les pistes. Nous pratiquons un peu de ski de fond et du patinage artistique pour rejoindre l'arrêt de bus. Nous avons un peu de temps pour nous sustenter, repasser en mode piéton et squatter visiter le hall chauffé de la Mairie. 16h40, le bus arrive à l'heure, descend en vallée et rejoint le train qui nous attend à quai à Saint-Michel-de-Maurienne. A nouveau un demi-wagon pour nous. Parfait pour le débriefing de la journée et du week-end. Un changement de 5 min, court mais efficace à Chambéry, nous permet d'expérimenter un petit run and ski (en tongues pour certains, en chaussures de ski pour d'autres). Un compartiment 8 places nous accueille pour Lyon. Les tablettes en verre au-dessus des sièges s'avèrent idéales pour les paires de ski... Le programme du prochain week-end est précisé, les Lagopèdes ont tout ce qu'il faut pour préparer cette nouvelle aventure !