Week-end de février du cycle "Lagopèdes Alpins" en mobilité douce
Le 11.03.2024, par LudivineR-559, 1 commentaire
Nous commençons notre deuxième week-end par la partie la plus trépidante de l'aventure : l'accès au massif du Queyras en transport en commun. En cycle progression de ski de rando, on pense préparation de courses avec la cartographie, analyse des risques avalanches avec le BERA, gestion de groupe et réglages de fixation... Mais le plus complexe à préparer est le trajet avec achat des billets. Grâce à des Lagopèdes motivés, nous explorons les méandres des sites et applications des transporteurs. Et nous réussissons brillament à réserver un trajet TER/TER/Zou/Zou. Un beau Lyon/Saint-Véran via Valence, Mont-Dauphin et Château-Ville-Vieille. Le jour J, le mercredi midi, nous partons sous le soleil, à 8 skieurs itinérants, dans le train destination Marseille. Une belle ambiance colonie de vacances... A Valence, la correspondance permet une pause pique-nique en terrasse ensoleillée. S'ensuit le TER ultra-touristique (c'est-à-dire lent et panoramique) qui emprunte la vallée de la Drôme, longe le Vercors et le Dévoluy par le sud et surplombe le lac de Serre-Ponçon. Grâce à des travaux sur la ligne vers Embruns, nous expérimentons la mobilité très douce. A Mont-Dauphin, nous enchaînons par un bus Zou avec un chauffeur fort sympathique qui nous prend sous son aile. En voyant notre groupe de 8 avec skis et sacs à dos, il appelle le chauffeur du bus de Château-Ville-Vieille pour Saint-Véran pour le prévenir... parce que "le premier bus est un grand car mais le suivant, c'est une cacahouète !". Nous arrivons donc en cacahouète à Saint-Véran à 20h30 comme prévu pour le repas du soir. Le gîte est situé à 500 m du front de neige de ski de rando, royal pour lendemain.
Le jeudi, nous partons skis au pied destination la Pointe des Sagnes Longues. Certains Lagopèdes en sortie de grippe ou assimilés, expérimentent la mobilité très très douce : lentement mais sûrement, comme une découverte de l'Annapurna du Queyras, à 8000 m. Nous trouvons un itinéraire enneigé jusqu'au sommet malgré des crêtes dégarnies par le vent. La vue panoramique à 3000 m nous permet d'identifier le terrain de jeu des jours à venir. Et de constater que certains sommets sont trop secs pour le ski. Les plans cols et combes bien garnies seront privilégiés. Nous basculons ensuite dans le magnifique vallon de Clausis pour une belle descente de 800 m de dénivelé. L'étroiture finale creusée dans le torrent éponyme laisse quelques sensations à certains Lagopèdes. Nous remontons enfin la piste jusqu'au refuge d'Agnel, bien mérité après cette belle journée d'approche.
Le vendredi, nous abandonnons les idées de sommets trop gris de Rocca Rossa ou Pic de Foréant pour chercher le blanc sur le tour des 3 cols : col de l'Echayssier, col Vieux et col de Chamoussière. Les Lagopèdes enchaînent les dépeautages/repeautages et font la trace chacun à leur tour, à la descente et à la montée. Cette balade esthétique donne du bon ski et une journée plus courte de récupération. Le refuge accueillant de la Blanche permet de préparer la course du lendemain et d'assister au topo des mécanismes de transformation de la neige par le co-encadrant fraîchement formé.
Le samedi, nous partons en voyage. Nous quittons le Queyras pour une excursion en Ubaye et en Italie en faisant le tour de la tête des Toillies. Les Lagopèdes expérimentent le cheminement complexe en descente pour éviter les petites barres et les ravins cornichés trop escarpés. Après la traversée magique du lac de Longet, longue étendue plate face au Mont Viso, nous passons côté Italie et remontons le vallon en direction du col Blanchet. De retour au pays, nous profitons du lac Blanchet inférieur pour faire un exercice DVA de recherche mutltivictimes. Pendant que les Lagopèdes s'entraînent un par un, pour s'occuper et éviter de se refroidir, un exercice de pellatage est mis en place dans 1 m 70 de neige. C'est une réussite : les Lagopèdes trouvent le pied de la sonde et sont bien réchauffés. S'ensuit un atelier de conversions les mains dans les poches pour améliorer sa technique. Nous descendons au refuge au soleil couchant après cette journée bien remplie.
Le dimanche, jour de retour, l'objectif est double : aller à l'observatoire du Pic de Château Renard et arriver à temps à Saint-Véran pour le bus de retour. L'itinéraire a été finement préparé, les langues de neiges éparses dans cette face sud identifiées depuis le refuge. Les Lagopèdes motivés (ou stressés par l'horaire du bus) grimpent à un bon rythme. Les décisions d'itinéraire sur le chemin sont prises avec efficacité. Les points de concertation sont choisis pour que le relief à venir se révèle. Une Lagopède aux pieds endoloris par des chaussures de remplacement monte droit dans la pente pour minimiser le nombre de pas... et dépose le groupe. Nous arrivons largement dans les temps à l'observatoire et grimpons à pied le Pic de Château Renard dégarni. Un beau promontoire pour analyser les lignes enneigées menant à Saint-Véran. Le co-encadrant Lagopède prend en charge cette descente finale et nous emmène à travers combes, croupes, traversées, forêt éparse et sentier enneigé jusqu'au bout sur les skis. Nous arrivons largement à temps à Saint-Véran pour pique-niquer en terrasse au soleil avant le bus de 14h15. Nous retrouvons le quadriptyque Zou/Zou/TER/TER. Tout s'enchaîne parfaitement et nous profitons du train pour débriefer le week-end et faire un petit jeu de carte collaboratif de nivologie sur les métamorphoses de la neige. La plupart finissent en vélo à Lyon pour retrouver leur nid. Ce mini-raid dans le Queyras en mobilité douce est une belle réussite. Conclusion de Lagopède sur le trajet : "Je n'aurais pas imaginé que c'était si facile".
Départ en train
Destination Queyras
Le Rouchon
Ski face à la crête de la Taillante
La Haute Ubaye
Cap sur le Mont Viso
Tête des Toillies
Atelier pelletage
Lagopèdes tout terrain
Observatoire de Château Renard
Véloski