Sainte Victoire, Calanques et Dibona : Retour(s) sur le cycle TA 2021 !
Le 28.09.2021, par DavidH-e3c, 4 commentaires
L'Aventure, c'est l'aventure : Voici un compte rendu du cycle TA 2021!
Encadré par Daniel, Marc et David,
Qui ont dû...s'encadrer les 5 têtes d'alouette Pauline, Maud, Claire, Théo et Thomas durant trois longs week-ends !
Ou, plus précisément, voici un résumé succinct des deux premiers weekends, et un compte rendu un peu plus étoffé de photos du troisième, qui vous donneront certainement envie de progresser en alpinisme, et pourquoi pas de vous inscrire à une éventuelle session 2022 !
Episode 1 : Victoire en terres Saintes !
Un premier épisode à la Sainte Victoire a permis de poser les bases de confection de relais, de pose de protections amovibles, de techniques de progression, d'escalade artificielle et de recherche d'itinéraire. Un Grand Parcours enchainé avec brio le samedi lancera la dynamique de groupe pour la suite !
Jour 1 : Escale ateliers techniques à Saoû, jusqu'à plus soif.
De la fissure à gogo, sur le très joli site d'esacalade de la Graville, à Saoû : un brin sur coinceurs, l'autre sur goujons pour sécuriser ces premières longueurs "aventureuses".
Nous attaquons donc ce premier séjour par un atelier de pose de protection, relais, artif'...sur le site d'escalade de la Graville (40min de temps de trajet à rajouter sur un Lyon-Saint Victoire, parking à 4 min du village, voies à 3min du parking, et très intéressant pour une école TA à la journée !)
On pose, ou repose, les BASES insispensables à une progression sereine!
Un peu d'escalade artificielle : peu attrayante à première vue, c'est une valeur refuge pour un placement à long terme...
Jour 2 : Le Grand Parcours
- 3 cordées dans https://www.camptocamp.org/routes/54238/fr/sainte-victoire-le-signal-le-grand-parcours
Son itinéraire logique mais long, des longueurs de tous niveaux, alternant passages gazeux et exigeants, avec des sections plus roulantes, le rend intéressant pour des nouvelles recrues (avec un taux d'encadrement certes élevé, pour tenir l'horaire) et en fait un pèlerinage obligé pour un grimpeur aventureux !
Le grand Parcours : La ligne se dessine clairement sur la photo ci-dessus, depuis la base dalleuse triangulaire, jusqu'au sommet
On se rapproche du ressaut final : l'imposant pillier du Signal apparait avec ses 2 cônes caractéristiques inversés
Jour 3 : Les nouvelles recrues prennent la main
2 courses plus courtes, pour un dimanche de mise en application complète:
- 2 cordées menées par Pauline et Claire dans https://www.camptocamp.org/routes/1152822/fr/sainte-victoire-deux-aiguilles-les-masques-de-pierre
- 1 cordée menée par Théo dans https://www.camptocamp.org/routes/55472/fr/sainte-victoire-grotte-de-l-os-et-du-perroquet-vert-le-chien-qui-aboie
Pauline récupère de la petite quincaillerie avant de s'élancer sur la jolie paroie du Masque
Une magnifique longueur (L5) tirée par Théo dans le Chien Qui Aboie. A noter : le "bonsai" qui constitue le 1er point -et renvoi - est vivant. Il sera très vite renforcé par un second point sous l'écaille douteuse au dessus à gauche, qui sera elle même très vite confortée par un vrai point béton dans la jolie fissure à droite, qui aurait volontier accepté un n°4 dès le départ.
Episode 2 : Top chefs !
Le premier weekend en effectif réduit a cependant permis de constituer un noyau solide, et de prendre les marques pour l'organisation du groupe complet. Une météo aux relents de morue nous invite (nous invective) à continuer nos gammes plus au Sud encore, sur un calcaire iodé : direction les Calanques !
Jour 1 : Ateliers « cuisine ton relais »
Ateliers confection de relais sur coinceur en mode Top Chef sur proposition du cuisto Marc, et quelques lignes d'application sur de la couenne, entre les gouttes : le groupe au complet repartira sur une base diététique plus saine!
Claire défend sa réalisation devant le groupe : Relais monté sur friend et coinceurs, acompagné de sa sauce à la bisque de tête d'alouette.
Jour 2 : Enlevez-moi ces 2 arêtes !
2 cordées emmenée par Pauline et Thomas avec David et Marc sur la panoramique arête de Cassis : https://www.camptocamp.org/outings/389742/fr/calanques-sugiton-la-candelle-arete-de-cassis
2 cordées avec Maud, Claire et Théo avec Daniel sur la panoramique - et très gazeuse - arête du Diable : https://www.camptocamp.org/routes/55483/fr/val-vierge-concave-arete-du-diable-integrale
Pauline jette un oeil vers la grimpante arête du Diable, en milieu de plan, entre ombre et lumière, sur laquelle s'affairent Daniel, Maud, Claire et Théo.
Paradis de relais sur l'arête du Diable
Jour 3 : C'est la tournée du Patron !
2 belles voies enchainées par demi-groupe, alternativement, sous l'impressionnant promontoire des Américains pour une grosse demi-journée bien « rentabilisée ». On pose dans du raide !
La cheminée du Patron en évidence au centre, et le dièdre du Promontoire se dessine un peu plus à droite dans la première ligne de faiblesse.
Thomas s'aprête à libérer sa mobilité, dans la L1 de la Cheminée
Souplesse et placement, pour sortir sereinement de la cheminée
Episode 3 : Tous à la Dib' !
La confirmation d'un groupe solide, en progression constante, et à la bonne humeur chronique, nous amène donc proposer un itinéraire ambitieux et esthétique mais maitrisé...sur autre chose que du caillou carbonaté : la granitesque Dibona semble toute trouvée !
Jour 1 : Mise en jambe, au pied de la Dibona.
Transhumance automnale de grimpeurs au Soreiller
Une prise de contact raisonnable avec le caillou local nous semble primordiale : privés de granit par la météo lors des 2 premiers séjours, il nous semble intéressant de tirer quelques longueurs, même équipées, avant de se lancer sur les 350m de la face Sud ou de l'arête SW le lendemain !
De plus, cela nous laisse le temps de perdre un chausson, et de repérer le départ de l'arête SW (voie Livanos) peu répétée, contrairement à ses voisines au Sud.
Speedy semble être la bonne solution : 4 longueurs équipées 6b (A0)>5c, qui vous dépose à 50m du pied de l'arête envisagée pour l'un des groupe le lendemain !
https://www.camptocamp.org/routes/55061/fr/aiguille-dibona-speedy
https://www.camptocamp.org/routes/182575/fr/aiguille-dibona-et-pour-paul-et-mickey-
Briefing en chanson : Daniel improvise une ballade en Dib majeur, et trouve l'astuce pour captiver son auditoire.
C'est donc entre les 3 accords de Come as You Are, with or witout your Sanitary pass, habilement joué par Daniel à la guitare que la stratégie de groupe se dessine :
Cette face Sud, elle fait certes très envie, mais s'y encastrer à 4 cordées ne contribuerait pas à faire taire les « le CAF...gnagnagna...sont 50 dans la même voie...gnagnagna » de certains alpinistes non cafistes, et frustrés de ne pas l'être, au fond d'eux.
Alors, on propose un plan d'attaque : une équipe Livanos prendra l'assaut de l'arête Ouest, https://www.camptocamp.org/routes/450648/fr/aiguille-dibona-arete-sw-voie-livanos-
Tandis que l'autre partira dans la direct Sud (Madier) pour reprendre contact un peu plus haut, en visuel au niveau de la vire Boell, ou physiquement au niveau des cannelures Stoffer https://www.camptocamp.org/routes/54508/fr/aiguille-dibona-face-s-directe-voie-madier-s-
Schéma : le plan d'attaque, encore vierge de nombreux gribouillages astucieux, clarifié par la main habile et objective de Marc
La Madier malgré sa cotation TD, autorise un repli depuis tous ses relais équipés (2 goujons) situés dans l'axe de la voie, et plusieurs variantes de sortie au niveau de la vire Boell, s'il fallait abandonner l'idée de gravir la fameuse fissure. Engagement limité, donc. Marc l'ayant parcourue le mardi même, un topo chirurgical personnalisé permettait de plannifier la journée sérieusement et sereinement.
L'arête SW bien moins répétée, donc assez lichéneuse, et moins équipée (relais à compléter), présentait un peu plus d'incertitude quant à ses 3 premières longueurs, mais rejoint cependant assez vite les autres lignes de la voie Sud. Pour un itinéraire total, et logique, la team Livanos démarrera par une belle mise en jambe dans Speedy, voie de 4 longueurs équipée qui déposera l'équipe au pied de l'arête
Jour 2 : On se quitte, pour mieux se retrouver
L'équipe au complet, au petit matin :Ils sont beaux, frais, et partent à l'assaut de l'objectif final du cycle !
Le départ est donné à 8h30 du refuge pour les 2 équipes.
Nous avions demandé un peu de gaz, mais pas trop pour le lendemain : une belle mer de nuage nous cache la vallée pour n'en révéler que ses sommets !
Ce sont donc par des au-revoir déchirants, que la Dibona les sépare, le temps de 5 ou 6 longueurs. (nous finirons les 5 ou 6 dernières ensembles, à partir des cannelures Stoffer)
En route pour la SW! Daniel klaxonne déjà derrière
Daniel, dit le Grec pour une journée, (il ne mange toujours pas de Kebab, rassurez-vous), en balade sur son arête SW (photo depuis la vire Boell)
A l'assaut de la fameuse fissure Madier, retorse et fuyante, mais peu exposée
Théo en termine avec le gros morceau du jour sous l'oeil du Soreiller
Après des échanges cordiaux à la vire Boell, ça se donne RDV 1h plus tard chez Stoffer, une terrasse en vue pour un café avec petit cannelé. Bref, l'adresse « qui monte » parmi les habitués du coin.
La légende racontera plus tard que Marcos, éjecté des cieux et renvoyé sur Terre comme simple mortel pour son outrecuidance (voir chapitre grimpe du futur), tira une seule et grande longueur depuis le refuge du Soreiller pour rejoindre les Cieux et reprendre sa place parmi les siens. Malheureusement, arrivant à cours de friends et cablés, il dû se résoudre à ouvrir la tête de la Dibona en deux, pour pouvoir y placer sa dernière munition, un n°32.
Thomas craque et s'offre une longueur full option toute équipée avec Visite Obligatoire dans l'avant dernière longueur. On ne lui en tiendra par rigueur, car il fait de belles photos.
Les 4 cordées sortent au sommet entre 15 et 16h, les unes derrière les autres, sans se presser. Ici, Maud avec le sourire!
Un super groupe, cette année. Mais toute bonne chose a une fin : redescente au parking le samedi soir, pour fuir un iso humide en mode base jump!
Au final :
Un fort (et) sympathique groupe cet année, dont les protagonistes étaient pour la plupart loin de faire leurs premières gammes en alpinisme, avec des profils assez différents (plus ou moins grimpeurs, ou baroudeurs) mais qui n'avaient que très peu ou pas fait de « vraies » voies TA. (sans lancer le débat, nous dirons qu'il s'agit de voies dont les relais sont à constituer – à trianguler à minima - avec au maximum, 3 à 4 points béton par longueur pour les passages exposés : soit un niveau d'équipement à partir de P2+).
Une belle progression donc, malgrès ces profils différents, et des envies de co-encadrement sur 2022 pour certain-e-s!!!
Au plaisir de se retrouver cet hiver, avec la quincaillerie, les têtes d'alouettes, et quelques broches en plus ;) !
