L'heure est au bilan après la deuxième édition du cycle Nature. L'an dernier, nous avions eu quelques difficultés avec la météo. Mais nous avions néanmoins pu faire une belle boucle autour de la Pierra Menta, un superbe mini-raid en autonomie entre Ubaye et Val Maira, et un bel igloo au lac des Quirlies, sous l'Etendard.
Cette saison, nous voulions franchir un cap : dans l'optique d'une approche plus éco-responsable de la montagne, nous voulions expérimenter la mobilité douce avec un groupe du Club Alpin. Ce cap a été franchi, dans la joie et la bonne humeur. Retour ci-dessous sur 4 merveilleux week-ends et une belle traversée de 4 jours en ski de randonnée.
Décembre 2018 : 2 beaux sommets et 1 jolie cabane dans le chaînon du Grand Arc
Tout démarre à Monslacon... Mais c'est où Monslacon ? Bah, c'est le cycle Nature, on essaie d'aller chercher des endroits peu fréquentés. Monslacon, c'est au-dessus de Saint-Paul-sur-Isère. C'est le point de départ pour aller skier la Tuile (2294 m) et la Dent du Corbeau (2286 m). Ces deux sommets sont gravis par le groupe le samedi, après avoir déchargé nos sacs à dos au chalet non gardé du Quéget. Une première journée de ski de rando de la saison à 1650 m de dénivelé positif, le ton est donné pour le reste du cycle.
Tiphaine, sur fond de Vanoise, lors de la montée à la Tuile
Le soir, c'est gros apéro et dîner copieux (à base de semoule... youpiiiii !!!) autour d'un bon feu dans ce charmant petit chalet. Puis nous ressortons à la lumière des frontales pour aller observer la faune aux alentours.
Le chalet du Quéget, notre hébergement du samedi soir
Le dimanche, le temps se gâte, il pleut. Nous laissons tomber la Grande Lanche (2111 m), le 3ème sommet de cette petite chaîne du massif de la Lauzière. Nous en profitons pour faire des exercices (recherche DVA, cartographie, orientation, atelier nivologie, ...). Avant un retour sanglier et pousse-bâton-sur-neige-collante pour retrouver nos voitures à Monslacon.
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Janvier 2019 : découverte en long, en large et en travers des alpages de Bizard
Cette fois-ci, ce n'est pas Monslacon le lieu de départ, mais Molençon, en dessous de Grand Naves. Nous parcourons le 1er jour la longue vallée la Grande Maison jusqu'au pont de la Fougère. Puis nous nous élevons dans la forêt en direction du col de Sécheron. Un petit sommet, une belle descente dans des champs de neige légère vierge, puis une agréable remontée au soleil déclinant nous amènent à notre hébergement du soir, le chalet non gardé de la Perrière.
Tiphaine et Simon en route vers la Perrière
Le chalet de la Perrière
Et la folie opère, puisque nous déchargeons nos sacs et tout le groupe, ultra-volontaire, repart à skis afin de profiter de la pleine lune. Nous gravissons par l'Ouest la Grande Pointe de Bizard (2507 m), au soleil couchant, puis nous descendons ce sommet par l'Est de nuit. Certains allument leur frontale, mais la luminosité de la pleine lune est largement suffisante pour se laisser glisser dans une superbe neige poudreuse... Assurément un des plus grands moments de la saison ! Les gueules sont joyeuses au retour au chalet, où nous dînons autour du poêle, se remémorant ces belles courbes sous la "full moon".
Silhouettes naturistes sur le chemin de la Grande Pointe de Bizard
Le dimanche, après une nuit bien fraîche malgré nos épais sacs de couchages et notre proximité sur la mezzanine du chalet, nous rechaussons les skis pour aller descendre la combe Nord du chaînon de Comborsier qui mène au Chalet de Chizeraz. Nous ferons cette combe en aller-retour. Encore du bon ski dans ce secteur si sauvage du Beaufortain, malgré un soleil bien moins présent que la veille. Puis nous regagnons la vallée de la Grande Maison par une piste forestière, avant de pousser à nouveau sur le bâtons pour rejoindre nos voitures.
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Février 2019 : à nous la "mobigloolité douce", en Chartreuse
Les voitures restent au garage pour ce week-end. Nous faisons tout en transport en commun (train au départ de Lyon et d'Annecy jusqu'à Grenoble, puis bus pour gagner la Chartreuse). Le samedi, départ à skis du Sappey-en-Chartreuse sous un grand soleil et une douceur anormale pour un 16 février. Avec des sac très chargés, nous franchissons les cols de l'Emeindras, de la Faïta et des Ayes pour gagner les hauteurs de Perquelin où nous installons notre bivouac. Après construction d'un igloo (pour 4 personnes) et d'un abri canadien (pour 2 personnes), nous dînons dehors, toujours autour d'un bon feu destiné à réchauffer nos fesses et faire sécher nos vêtements humides. Deux membres du groupe dorment à la belle étoile.
Au départ du Sappey-en-Chartreuse
Après une nuit bien froide, nous prenons la direction des Lances de Malissards, toujours sous un grand soleil. Simon et Léa (peu en forme ce matin) nous abandonnent et regagnent rapidement Saint-Pierre-en-Chartreuse. Ils rentreront en stop + train sur Annecy. Le reste du groupe parvient à faire la traversée des Lances de Malissard (montée par le couloir W, descente par la face E) avant de rejoindre, dans les temps, le centre de Saint-Pierre-en-Chartreuse, où notre bus de retour sur Grenoble nous attend. Ce 1er week-end de mobilité douce s'achève assez tard le soir, après un retour sur Lyon en train.
Vive la mobigloolité douce
L'aventure, juste à côté de chez soi...
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Mars 2019 : une sortie plus classique, autour du Pic de l'Etendard
Retour à un format de week-end plus classique. Les conditions nivo-météo délicates de la semaine précédent la sortie nous ont fait choisir le refuge gardé de l'Etendard. Très bon choix car nous serons seuls à l'Aiguille de la Laisse le samedi, ainsi que sur le grand sommet des Grandes Rousses le dimanche matin. Encore un soleil radieux tout au long du week-end, et du très bon ski par moments. Décidément, les naturistes sont vernis cette saison.
Benjamin contemplant les Aiguilles d'Arves
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Avril 2019 : l'apothéose sur les Glaciers de la Vanoise
L'objectif de fin de cycle était de réaliser une jolie traversée en 4 jours, sans prendre les voitures. Notre choix s'est naturellement porté vers la Vanoise et ses beaux glaciers, une belle traversée entre Aussois et Val d'Isère, en visitant les refuges gardés de la Dent Parrachée, de l'Arpont et de la Leisse.
Dans le bus pour Aussois
Après un trajet aller épique (à cause de chutes de neige à basse altitude bien étonnantes pour un 4 avril) en train entre Lyon et Modane, puis en bus jusqu'à Aussois, le groupe (sans Nico qui se morfond chez lui avec son ligament croisé antérieur rompu... :-( ) chausse les skis sous la neige et gagne tranquillement le refuge de la Dent Parrachée.
En direction du refuge de la Dent Parrachée
Le lendemain, les conditions météo sont bien meilleures et permettent de franchir le col de Labby puis de gagner le col de l'Arpont avant la descente vers le refuge homonyme.
Montée au col de Labby
La Face Nord de la Dent Parrachée
Le 3ème jour, des conditions instables en altitude empêchent les naturistes de remonter sur la calotte glaciaire de la Vanoise. Le refuge de la Leisse est rejoint en passant par le bas.
En descendant sur Entre-Deux-Eaux
Malheureusement, le mauvais temps est de mise le dernier jour du raid. La station de Val d'Isère est rapidement gagnée par le col de la Leisse. Puis un bus descend le groupe à Bourg-Saint-Maurice où le train attends nos naturistes pour rentrer sur Lyon.
Au final, des conditions délicates pour ce dernier acte du cycle Nature 2019, mais une grosse ambiance montagne et une superbe réalisation en limitant notre empreinte carbone. Il est certain que nous privilégieront, la saison prochaine, cette façon de se déplacer. Car le voyage commence bien avant de chausser les skis, et l'approche en douceur relève la saveur des paysages rencontrés et des moments partagés en montagne.
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