Face à la Meije, j’aurai pu dormir

Le 20.02.2024, par ChristopheL-a5e, 4 commentaires


L'idée du cycle des « Raids dingues et paumés » avait germé il y a quelque temps déjà sur un air mythique d'Hubert-Félix Thiéfaine, et le projet a facilement trouvé cette année les acolytes motivés pour en baver et se perdre dans des déserts enneigés.

Le concept est simple : puisqu'on ne peut pas toujours partir au bout du monde pour trouver l'aventure, cherchons-la à portée de skis et bâtons. Et puisque dans les Alpes françaises, il existe une 5e saison, celle des « vacances de ski » ou « de février (et un peu mars aussi) », pendant laquelle tous les refuges et gîtes sont bondés, complets depuis des mois ou hors de prix, des armées de sportifs de haut niveau se ruant vers les stations-usines, et des chenilles de randonneurs s'enfilant dans les mêmes traces...nous nous sommes dits : on n'a qu'à aller faire des courses un peu dédaignées, même sans sommet à gravir pour changer, et pourquoi pas dormir dehors, en toute autonomie.

Dans "ski de randonnée", y'a d'abord randonnée !

Pour ce premier épisode de mi-février, c'est encore une autre chanson, certes un peu détournée, qui nous a inspirés... (Calojira bien-sûr !). Dormir face à la Meije, ce n'est certainement pas notre dernier rêve, mais nous partîmes à six sous un franc soleil printanier, faisant fi des combes nord pour mieux porter encore plus lourd sur chemin déneigé, skis sur sac > 15 kg chargé pour le bivouac... le joli test vicelard pour être sûrs que ceux qui sont là en veulent vraiment. Et il en veut, notre groupe bigarré de 2 quinquas, 2 quadras (enfin ça c'est sur les cartes ID), 1 début trenta et 1 début vingta !

Cours de conversion avec charge

L'assaut vers le désert d'Emparis depuis Besse est mené en 2h30...et là, comme un air de Valhalla : de la belle neige, pas de traces, le silence et la carte postale, la vraie. Une traversée vers le lac Noir qui porte mal son nom en cette saison, avec encore quelques kilomètres et deux ou trois petites bosses à passer (on ne quitte pas les peaux aujourd'hui !) où nous tentons de nous paumer un peu mais sans succès, et atteignons dans l'après-midi vers 2500 m le rebord du plateau visé pour installer le bivouac.

Bivouac face à la Meije

Chacun s'active pour terrasser, creuser, monter la tente, faire fondre de la neige pour recharger les réserves d'eau et préparer le repas qu'il faut avoir avalé avant que Tata Inti ne range ses rayons derrières les dunes blanches.

Dernière minute avant glaciation

Pas une minute sans rien faire, il faut penser à tout pour éviter que des chaussons, des gants, des peaux, une gourde ou des doigts ne gèlent pendant la nuit. Toute l'équipe travaille dans la joie, on est venu pour ça, se sentir vivre, certes sans risque ni adrénaline, mais en appréciant les moindres petits gestes, anodins mais tellement essentiels quand il fait moins zéro.

Il fait certes fondre la neige, mais aussi recirculer le sang !

Le sommeil de 12h, quel pied ! Enfin, pas tout à fait pour tout le monde, le duvet confort 0 ou -5 peut être un peu juste par une tiède nuit à -8. Mais à 8h, la chaleur qui surgit de derrière la Meije nous comble d'énergie, pour tenter de rentrer dans les bottes, refaire de l'eau, démonter le camp, dégeler une fixation...

Dernier peautage (mais pas la fin du portage)

Au programme aujourd'hui : peautages/dépeautages pour boucler le tour intégral du plateau par le Gros Têt, on monte moins qu'hier (sommet à 2613 m), et on redescend par la fameuse combe nord qu'on s'était gardée pour tracer une boucle parfaite, et accessoirement arriver skis aux pieds jusqu'aux voitures.

Devant la bière à Bourg-d'Oisans, toute l'équipe a re-signé résolument pour une prochaine petite dinguerie...


 

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