Janvier 2023 – Nouvelle année, nouveaux week-ends en perspective ! Pour notre 3ème week-end, nous avions décidé de mettre le cap sur les Hautes Alpes pour 2 jours de cascade de glace à Ceillac. C’était sans compter sur les températures inhabituellement hautes de la période de Noël, rendant les cascades presque impraticables. Profitant d’une météo très clémente, nous nous sommes donc dirigés vers les Calanques pour deux jours d’escalade en terrain d’aventure, en t-shirt (certains parmi nous, traumatisés par le dernier weekend polaire, en étaient secrètement ravis) !
Arrivés à 10h à la Calanque de Callelongue, nous trépignons d’impatience après 4h de route. Hop, on s’équipe rapidement : cordes sur le dos, baudriers bien chargés de sangles, friends et mousquetons, marteau et pitons dans le sac au cas où… Fiers alpinistes lourdement chargés et prêts à en découdre avec les parois marseillaises, nous croisons sur la route plongeurs, nageurs et paddleurs ; le tableau semble irréel !
En ce premier jour déjà bien entamé par la route, nous décidons de réaliser la Traversée des Arêtes des Lames et de Saint Michel. Ce sont 10 longueurs en terrain d’aventure dans le 5c maximum, le long d’une longue arête que nous longeons. La première longueur sans grande difficulté en 5c permet de rejoindre les hauteurs de l’arête. Puis nous attend un 5a plus tenace et exposé avec 3 vieux pitons rouillés n’inspirant pas confiance et peu de fissures propices à la pose de friends. Cette difficulté passée pour nos 4 cordées, nous enchainons les longueurs en profitant du magnifique paysage environnant : un rappel, plusieurs traversées horizontales avec quelques spits, nous arrivons au bout des Lames, endroit prisé des randonneurs, avant de s’élever en haut du Rocher Saint Michel d’Eau Douce via l’Arête de la Cordée en 4 longueurs équipées cette fois-ci. Nous arrivons au sommet après avoir un peu peiné sur 2 pas bien patinés dans les 5c. 2 longs rappels, et nous sommes de nouveau à hauteur d’hommes, au bord de l’eau.
Il est temps de rentrer se réchauffer dans notre chouette gite et d’attendre que la croziflette se prépare. Ah non … ça, c’étaient les plans post cascade de glace. Pour nous, le programme sera : embouteillages pré-match au Prado, recherche (infructueuse) d’un restaurant n’affichant pas complet dans la zone industrielle adjacente à notre hôtel, rapatriement sur un Burger King à emporter dans la salle commune du charmant Ibis Style la Valentine en regardant Le meilleur forgeron, débriefing de la journée, préparation de la journée du lendemain et coucher collectif à 22h ! Un programme satisfaisant finalement tous nos besoins !
Jour 2 : habitués aux réveils matinaux nous nous retrouvons à 6h du matin chez Paul pour prendre des forces et plusieurs cafés ! Ensuite, direction Luminy et la calanque de Sugiton avec pour objectif de rejoindre le sommet de la Candelle via l’Arête de Cassis en 12 longueurs. Désormais très vaillants et déçus la veille par la grande quantité de spits, nous avons pris soin de choisir une voie propice à la pose de friends et à la répétition des techniques apprises lors de nos dernières sorties. Frontales allumées, nous marchons seuls 1h30 le long d’un magnifique sentier en bord de calanque et face au lever du soleil pour rejoindre le départ de notre voie.
Nous attendent alors 2 longueurs que nous appréhendons tous un petit peu, ayant été définies dans plusieurs commentaires de camp to camp comme coriaces. Nos courageuses cordées se sont surprises elles-mêmes en en venant à bout sans grande difficulté. La suite de l’ascension est très verticale et nous prenons progressivement de la hauteur, heureux de pouvoir dégainer de nombreux coinceurs, poser des sangles autour d’arbres et nous déplacer avec aisance sur ces parois calcaires. L’orientation dans une voie sans équipement n’est jamais très simple (on rêve parfois d’un panneau d’indication ou d’un trait blanc et rouge de GR), mais heureusement Romain est derrière pour nous crier d’arrêter de nous poser des questions et d’aller au plus simple !
Cette voie nous permet même de faire la rencontre des jolies chenilles processionnaires peuplant la falaise, renommées pour laisser trainer leurs poils urticariants, causant des démangeaisons dont nous ferons rapidement les frais ! A 15h30 nous sommes au sommet, ravis d’être dans les temps. Il ne nous reste qu’à faire un rappel, à marcher jusqu’au parking, et à conduire 3h30.
Avant de quitter Marseille, nous dressons le bilan de ce weekend. Satisfaits de notre nouvelle aisance, des automatismes pris dans la réalisation des manips, du respect du timing (timing même bien battu) reflétant notre relative efficacité, de la belle entente naissante dans ce groupe, le bilan est plus que positif ! Il nous reste cependant quelques progrès à faire dans la marche d’approche et encore de l’expérience à prendre dans ce type de voie, nous donnant à tous hâte des prochains weekends. Nous retrouvons nos cocons lyonnais, la tête pleine de beaux paysages et d’expérience, rêvant déjà de nos futurs moments en montagne.