Le soleil des Hautes-Alpes nous accueille à bras ouverts pour ce week-end découverte de la cascade.
Encadrée par deux guides de l’Argentière, Sylvain et Louis, notre équipe de lyonnais·es est prête à empoigner ses piolets pour se frotter à ce matériau éphémère et méconnu pour la majeure partie du groupe : la glace.
L’art du swing
Notre motivation est rudement mise à l’épreuve dès le début de la journée avec l’annonce de l’oubli des sandwichs par les tenanciers du gîte. Cette difficulté est vite balayée par Sylvain : « dans le froid, au pied de la cascade, on n’a pas faim ». Concentrés sur notre objectif et alors que le rationnement des quelques quignons de pain du groupe s’opère déjà, nous partons pour le site de Madame tape dur dans la vallée de Freissinières.
Lors de la marche d’approche, nous tombons en admiration devant le paysage de la vallée et les nombreuses concrétions glaciaires surplombant les falaises. Nous découvrons les spécificités de ce matériau vivant à travers l’œil de nos guides pointant d’un côté une goulotte éphémère, puis de l’autre une paroi vertigineuse recouverte de glace.
Rapidement arrivés sur le site et après un bref équipement, nous faisons nos premiers pas sur la glace. Les crampons solidement plantés, le pied bien droit et le bassin verrouillé nous enchaînons les jolies couennes de la paroi. Sous le regard attentif de nos guides le groupe prend ses marques et chacun réussit ses premières longueurs : « bravo, on n’a même pas eu de crampon tombé ce matin », ouf l’honneur est sauf.
La paroi de Madame Tape dur
Afin de corser les choses certains·es s’essaient à l’escalade sans les mains, pour travailler les appuis. Puis après un atelier lunule et broche à glace, on réalise que planter une broche en équilibre sur ses crampons n’est pas une mince affaire.
Sylvain et Louis ajustent quelques points techniques « ne caresse pas la glace, vas-y plus fort ! ». C’est à dire que le swing du piolet n’est pas inné, mais nos grimpeurs·euses trouvent peu à peu leur rythme. Les dernières ascensions de la journée se font même sous un doux soleil d’hiver.
Gabriele profite d'un bref instant ensoleillé sur la paroi
C’est avec les mollets douloureux mais excités·ées par l’itinéraire du lendemain que nous rentrons au gîte. Dimanche, objectif remontée du torrent de Queyrières !
Remontée du torrent de Queyrières
Le torrent de Queyrières présente une série de ressauts glaciaires plutôt accessibles, encaissés dans une combe surplombant la vallée de la Durance. L’itinéraire consiste à remonter le cours du torrent en grimpant l’enchaînement des cascades pour sortir par le haut et rentrer à pied.
L’idée de s’attaquer à un itinéraire dans un milieu naturel magnifique, avec un impératif horaire à tenir ravit le groupe. À chaque méandre nous guettons fébrilement les premières cascades.
Les premières longueurs s’enchaînent rapidement. Sylvain et Louis équipent tour à tour les cascades afin de nous assurer par le haut. La grimpe est parfois maladroite mais l’entraînement de la veille a porté ses fruits, le swing est affûté et nous apprécions de plus en plus les anfractuosités de cette nouvelle matière.
Malgré la douche glacée, le coup de piolet est franc et assuré
Les dernières longueurs sont plus raides et sérieuses. L’escalade se révèle délicate, sur une mince couche glacée protégeant l’une des cascades. Malheureusement elle n’est pas suffisante pour protéger notre équipe qui subit une douche forcée dans un froid mordant.
Le plaisir reste entier alors que nous contemplons transi·e·s la beauté des volutes blanches. L’aventure se termine trop vite à notre goût, le groupe est mordu et s’imagine déjà dans d’autres ascensions glaciaires !
Nous remercions chaleureusement nos guides Sylvain et Louis pour leurs conseils et la belle aventure proposée ainsi que Pierre-Olivier pour l’organisation du week-end.
Valentin S.
Participants : Aslina, Romain, Yann, Pierre-Nicolas, Mathilde, Gabriele, Laura, Thomas, Valentin L., Valentin S.