L’alpe Dévero (l’accent est sur la premier syllabe) est une vallée située sous le Simplon, à gauche en descendant du col avant d’arriver à Domodossola, après Baceno. La Baita, (chalet d’alpage), notre auberge plutôt confortable, fait partie du hameau de Crampiolo, 1700m, niché dans un fond de vallée deux kilomètres après la fin de la route. Où nous avons exploré activement  deux paysages, l’infiniment petit et l’infiniment grand :

Celui de nos assiettes d’abord: cuisine familiale un rien exotique et abondante, antipasti de crudités, faggioli, carcioffi, zuppe di verdura, di lentichie, di carote, grattinate di cipole con crostini, primo piatto di pasta al dente, all’arrabiata, alla putanesca, lasagne, secondo piatto di viandes variées, maiale, vitello, tachino, coniglio, con contorni di patatine, finocchi e brocoli ; enfin choix de desserts, crostate di mandorle, pannacotta, tiramisù, creme brulee, (en français mais sans accent), etc., grappa le dernier jour. Rien qu’à l’écrire j’ai encore les dents du fond qui baignent.

L’autre exploration était évidemment celle des sommets environnants. Peu de neige, beau temps, froid vif, -12  à -15 degrés le matin, horaires de touristes, démarrage à 9 heures après un solide petit déjeuner. Nous avons accroché à notre tableau de chasse des trophées modestes, la Punta del Valle, 2600m, le Monte Cazzola, 2300m, le Passo del Valle Deserta, ou Bochtepass, 2600m, dernière pente raide à conversions au fond d’un long vallon, le col du Pizzo Bandiera ou Buzin, 2795m, faîte de ces randonnées, avant une belle descente, une longue tirée sur et au bout du lac Dévero, immense étendue blanche  – mais bon sang, prenez vos distances, vous voulez faire pèter la glace ou quoi !- en direction du col de Scattaminoia, 2400m, et enfin une courte montée dans les mélèzes jusqu'à la crête du Monte del Sangiatto, 2300m. Pas de quoi casser trois pattes à un grand tétras mais honnête mise en jambe de début de saison dans un cadre transalpin superbe, version originale non sous titrée. Divine surprise : nous n’avons pas discuté que matos et bouffe, malgré ce qui précède, sujets exclusifs du cafiste bon teint. Mais aussi revenu universel, primaires de la gauche, Trump, Brexit, of course, et autres joyeusetés : à croire que la classe moyenne urbaine surreprésentée au club, si désireuse d’oublier les contraintes de la vie dés qu’elle est sur les planches de son sport favori, est déboussolée par l’actualité nationale et internationale. Merci à Gianni  et Enrico Pietro, nos encadrants.

Il scrittore di servizio, Snowy Allen