Il aura fallu insister bien peu pour que l'élite du houblon et de la tartine au beurre, toujours prompt à la gaudriole, ne consente à s'élever un peu. Point de paix pour les braves et voilà deux week-ends rondement menés au rocher de Saint-Julien à Buis les Baronies, l'un en mars et l'autre à la mi-avril, pour en être bien sûr... Le premier assaut pâti bien de l'absence de quelques uns des valeureux de la cohorte, blessés ou fatigués, mais n'en connu pas moins ses morceaux de bravoure dans des voies parfois extrêmes. Les perfs s'enchainent et ce sont des verrous d'anthologie qui sautent les uns après les autres : les guêpes, la mesange, le gastronome, la bouscaude, la grotte... Ah non, en régie on m'informe qu'il ya trop de cordées dans la grotte, ça trépigne un peu, on entend quelqu'un marmoner, c'est assez haché... Ah on m'informe que ce sera finalement par la voie de la charentaise que l'on tentera d'atteindre l'arête, même si c'est la honte, c'est effectivement plus confort en charentaise.
L'assaut suivant, trois semaines plus tard, voit les effectifs de la cohorte grossis des valeureux sortis de leur courte convalescence, et c'est heureux car c'est bien. En effet, en avril les voies sont nécessairement un tout petit peu plus patinées qu'en mars, mais moins qu'en mai, soyons juste, et il faudra donc redoubler de technique et de prières pour venir à bout de certaines des voies pourtant déjà "aisément" parcourues. Or on le sait c'est le nombre qui fait grandir la foi. Mais l'engagement ne manque pas, s'agissant on l'a dit de l'élite, et malgré l'infructueuse tentative de quelques collant-pipettes au bord de l'apopléxie pour nous interdire l'accès aux falaises le dimanche, les deux journées d'avril ont elles aussi été un vrai plaisir. On pourra amender le plamarès de quelques 6a de haute volée dans la voie des trois P, notamment, et un autre dans la voie du pilier gris, qui d'un 5 sup est passé à 6a+ puis déclassé à nouveau vers le 5 sup avec tout de même une mention "cher, c'était au moins 6a !" Après débat, la question restera suspendue de savoir qui du rocher ou du topo se trompe... ou des grimpeurs : faudra y retourner !
Mais ce récit épique ne retomberait pas sur ces pieds si il n'était pas fait mention des repas gargantuesques et mérités du soir, rituellement précédés d'une petite infusion de houblon puis religieusement arrosés de quelques raisonnables ballons de dérrière les buis. La stratégie consistant alors à bien choisir son/sa voisin(e) de chambrée... Merci pour l'orgnisation, le tableau "kiaportekoi", la bonne humeur, la soupe, les pates, les gateaux, les chouettes cordées et ses toujours très bons moments ! Merci aussi à tous d'avoir partagé vos belles photos, dont voici une petite selection :
coucou Michel, coucou Alexis
Mathilde, François et Mathieu à la sortie de l'Espadon (ou "la charentaise")
Xavier au relais. C'est quand même satisfaisant des cordes bien rangées !
ça sent le gaz dans la charentaise, euh dans l'espadon, pardon.
Benjamin dans la première longueur du "Gastronome", un 8b un peu patiné a cause de sa grande fréquentation (le niveau monte, c'est fou !). Mathilde lui garantit un assurage vigilant.
Guillemette bien à son aise dans la descente (le secret c'est de monter avec ses baskets...)
Quentin emporte toujours de quoi préparer des petits taost (faut dire qu'il y a avait de quoi fêter... Coquin !)
Perrine à la sortie des trois P, comme une sorte de soulagement...
Nadine au relais. C'est d'ailleurs le seul moment ou il est possible de prendre Nadine en photo, tant son allure en paroi est vive.
Olivier dans le crux de sortie de "la mesange". La clé c'est l'engagement...