Ce week-end du 29/30 mars, les conditions météo étaient propices au ski, avec des faces chargées en poudreuse et un beau temps prévu. Mais petite particularité de notre groupe d’alpinistes en herbe : nous ne skions pas. Aucun problème, ce sera des approches et des descentes en raquettes.
Après un (trop) long trajet vers les Écrins, et une bonne nuit de sommeil au gîte du Moulin Papillon du fameux Sébastien, nous retrouvons notre guide habituel, Sylvain, pour un départ vers la pointe de l’Eyssina.
Nous voyons apparaître cette belle face striée de couloirs, qui nous paraît très raide de loin. Les photos sur les différents topos nous impressionnent également, mais nous savons que la perspective joue beaucoup.
Après une courte approche à pied depuis le col de Vars, nous chaussons les raquettes et nous dirigeons vers l’entame du couloir. Les pentes orientées sud sont bien stabilisées et nous avançons efficacement jusqu’au pied de notre couloir.
Nous mettons les raquettes sur le sac, sortons les piolets et entamons l’ascension du couloir. Les pentes orientées nord sont bien chargées ; la poudreuse rend notre progression laborieuse et nécessite d’avancer finement pour ne pas trop brasser de neige.
Relais pour faire la trace dans le couloir
Attaque de la partie technique du couloir
Pause contemplative lors de la grimpe du couloir
Toujours à l'assaut du couloir
On prend de la hauteur...
Ambiance grand Alpinisme !
Nous avançons en faisant la trace à tour de rôle tant que la pente reste raisonnable, puis nous sortons les cordes pour enchaîner entre longueurs de mixte et longueurs de couloir plus raides. Au bout de 4 h, et après le passage de la corniche finale (heureusement déjà ouverte par des skieurs), nous nous retrouvons sur une magnifique crête avec notre objectif en vue : la pointe de l’Eyssina.
La sortie du couloir sur l'arête
Sur le fil de l'arête en direction du sommet
Petite pause ravito avant de suivre délicatement l’arête jusqu’au sommet et de savourer notre accomplissement.
Sommet !
Sous un ciel gris et un vent frais, nous entamons rapidement la descente par des pentes plus douces en direction du parking. Sylvain aurait donné n’importe quoi pour descendre à ski, mais doit se contenter de ses raquettes… et est plus convaincu que jamais qu’il déteste ça.
Sylvain notre guide qui aurait volontier échangé ses raquettes contre des skis à ce moment précis !
Descente vers le parking
Malgré nos envies de glisse et de vitesse, nous rejoignons doucement le parking et allons débriefer de cette belle journée autour d’un chocolat chaud.
Après de nombreuses considérations mathématiques liées au changement d’heure, nous nous dirigeons le lendemain vers les aiguilles de Chabrières pour les arêtes Van Gogh en hivernal. Ce sera une course complète : couloir, goulotte, mixte, escalade, puis deux beaux rappels de 50 m.
Les aiguilles de Chabrières au-dessus de la station de ski de Réallon
Une magnifique surprise nous attend : la station est ouverte et nous pouvons prendre les remontées mécaniques pour éviter 600 m de D+. Tout le monde s’accorde à dire que ce sont les 10 € les plus rentables de notre hiver.
Cette fois, pas de raquettes (au grand plaisir de Sylvain), et nous nous retrouvons, en sortant du télésiège, à quelques centaines de mètres de l’entame du couloir. On se croirait à Chamonix.
Nous nous encordons rapidement, et c’est parti pour 7 longueurs avec des plaisirs aussi variés qu’esthétiques : un beau passage sous un bloc coincé, des placages de glace bien utiles mais à ne pas casser, des fissures parfaites pour des coincements, et quelques longueurs finales d’escalade avec un beau pas bien gazeux.
Attaque du premier couloir
Tout sourire dans ce cadre somptueux
Technique de progression en Terrain d'Aventure (TA) obligatoire !
On se rapproche d'un ressaut
Sommet dans un décors idyllique : au Sud, vue sur le lac de Serre Ponçon
et au Nord vue sur le massif Sud des Ecrins
Après un bon casse-croûte, nous commençons à redescendre délicatement avant d’entamer nos rappels et de nous retrouver dans notre couloir de départ. Malgré une petite remontée (car à part le guide, nous avons tous oublié nos bâtons 30 m en amont), nous nous laissons finalement glisser en pente douce sur les fesses jusqu’à notre point de départ.
Il ne nous reste qu’à remonter sur le télésiège et à nous laisser porter tranquillement jusqu’aux voitures.
Une dernière bière pour débriefer de ce beau week-end, discuter de nos futurs projets et se séparer pour rentrer à Lyon en ayant fait le plein d’expériences et de souvenirs.
Merci Sylvain et Pierre-Olivier pour ce beau week-end !