Au menu pour ce viaduc du mois de mai, 5 jours de VTT autour de Sisteron avec partage d'un grand gîte perché à 1300 m avec la section trail. Le mercredi, nous partons à 8 VTT sur la remorque, nous franchissons le col de Lus-la-Croix-Haute et nous faisons un arrêt à Laragne pour profiter de la montagne de St-Genis sur la route. C'est parti pour les premiers coups de pédale du week-end, à la découverte des gorges du riou du coin avant de se hisser jusqu'à la crête. Le panorama est à couper le souffle, entre Dévoluy, Mercantour et Mont Ventoux. Le groupe est divisé en deux : les audacieux tentent une descente directe, très technique et vont visiter les légendaires Terres Noires. Les intrépides partent en exploration de l'intégralité de la crête, par le sentier 100 % panoramique et pas vraiment 100 % roulant. La trace reste magnifique avec une immersion dans le thym sauvage en fleur et une descente très variée et bien plaisante. Tout le monde se retrouve au parking à 5 minutes d'intervalle et nous pouvons finir le trajet pour atteindre le gîte d'exception rempli de cafistes traileurs.
Le jeudi, après cette introduction, nous passons aux choses sérieuses. Le groupe des audacieux part pour un grand voyage depuis le gîte avec l'objectif de parcourir toute la crête de Vaumuse pour plonger jusqu'à Volonne. Un dérailleur renoncera très vite à cette traversée après contact avec une pierre volante agressive. Le cycliste malchanceux se transforme en randonneur pour rentrer au gîte (avant de finir sa mue le lendemain en traileur). Le reste du groupe enchaîne les nombreuses bosses interminables de la crête de Vaumuse avec un petit pèlerinage à la chapelle de St-Joseph. Pendant ce temps, le groupe des intrépides visite l'Europa-Park de Sisteron : cette zone à côté de Château-Arnoux-St-Auban offre plein d'attractions ludiques qui laissent un souvenir impérissable à tout vététiste qui a eu la chance d'y rouler. Notre encadrant autochtone nous emmène dans son jardin d'enfant, en commençant par le parcours de maniabilité où nous apprenons à slalomer entre des arbres beaucoup trop resserrés, passer sur une bascule, franchir des marches en montée et en descente. Ensuite, il nous emmène pratiquer la superbe descente Cayenne dans les mythiques Terres Grises, puis un single d'anthologie nommé Obélix, suivi de la Canyon et le grand final avec les Toboggans. Nous revenons ensemble au gîte, à nouveau pas très en avance pour participer aux brigades du repas du soir.
Le vendredi, jour plus cool, les deux groupes partent d'Anthon pour une "demi-journée" avec pour objectif de se retrouver pour le pique-nique. Le groupe des audacieux monte sur la crête de Géruen côté nord et la descende côté sud, en restant vivant. Le groupe des intrépides fait le tour de la même crête par des chemins très variés : piste, vallon herbeux avec franchissement de petits torrents, descente de sentier étroit caillouteux avec petits lacets au milieu des genêts, portage de vélo pour franchir un ressaut, et descente en ubac sur tapis d'aiguilles avec conseils sur mesure des encadrants. Les deux traileurs invités, curieux de l'activité Vélo De Montagne, ne sont pas déçus du voyage. Par contre, entre les ateliers pédagogiques et les passages peu roulants, les horaires du programme sont un peu explosés. L'ensemble du groupe se retrouvera plutôt pour le goûter au parking et la demi-journée se terminera vers 17h30.
Le samedi, c'est unis dans l'aventure, le défi et l'effort que les cyclistes randonneurs partent au sommet du massif des Monges. Le briefing de l'encadrant était clair : montée progressive sur piste, montée efficace sur sentier et montée pédestre pour atteindre le col de la Sapie. Ensuite, parcours facile sur la crête de Raus, pour atteindre le point de décision face au mur final, en fonction de la météo et de l'état des troupes. Des nuages un peu noirs sont présents mais les prévisions météo sont optimistes. L'état des troupes est bon, l'enthousiasme et l'envie sont là. Surtout que le traileur en reconnaissance sur le même parcours le jeudi d'avant nous confirme : "la descente, si on fait le tour prévu, sera plus roulante". Il sait parler à un vététiste. Allez, c'est parti pour 250 m de déniv en poussant et portant le vélo. Les conversations se raréfient, chacun passe en mode introspection. Le VTT à assistance électrique du groupe est géré à plusieurs pour les passages les plus raides et rocheux. Les quelques névés résiduels sont traversés prudemment. L'ambiance du lieu est mémorable, l'expression Vélo De Montagne prend tout son sens. Le sommet de Coste Belle et les Monges sont atteints vaillamment. Après un coucou au plateau de Bure, au Mont Ventoux, au Mercantour, aux Écrins dans les nuages et un ravito bien mérité, nous entamons la Descente la Magnifique par la crête de Conaples. Le début, vaste et herbeux, est un pur bonheur, les vététistes se transforment en biche de printemps. Notre co-encadrant arrive même à incruster un atelier "traversée de névé sur le vélo" : "il faut surtout laisser faire le vélo et ne pas chercher à le contrôler". Super, maintenant c'est le vélo qui pilote en autonomie. Ensuite la crête se rétrécit : "c'est un peu engagé". Traduction : "trop chouette, je vais faire joujou dans un passage technique et très aérien" pour certains et "ah ouais d'accord... déjà, à pied, je vais rester prudent" pour d'autres. La suite de la descente en forêt met tout le monde d'accord : le sentier en lacet, sur tapis d'aiguilles, joueur mais sans piège, donne le grand sourire à tous.
Le dimanche, pour clore ce long week-end et profiter jusqu'au bout de cette belle région, nous partons faire le demi-tour horaire et la traversée de la montagne de Mélan, au sud d'Anthon. Les jambes montrent quelques réticences en ce cinquième jour de pédalage mais l'espoir d'un nouveau point de vue, d'une nouvelle crête, d'une nouvelle descente technique et ludique donne de l'énergie. Le début est progressif et nous permet d'atteindre le versant est pour une petite descente bonus au Font de Saint Jean en forêt dense mais franchissable. Un exercice d'azimut hors sentier est mis en place pour atteindre ce point de repère. Nous remontons ensuite par un sentier mémorable en balcon versant sud. Thym fleuri et genêts sont à nouveau au rendez-vous avec un panorama qui se déploie sous notre trace. Nous atteignons le col d'Hysope et continuons le tour de la montagne de Mélan côté sud pour mieux la gravir par le GR6. La persévérance est appelée pour pousser le vélo sur cette dernière belle montée. Nous basculons en forêt côté nord par un sentier très agréable. Cette fois-ci, nous sommes en avance sur l'horaire, le co-encadrant nous propose un bonus en aller-retour pour un dernier point de vue au col au pied de la Grande Aiguille. Nous profitons de chaque virage et chaque coup de pédale dans la dernière descente jusqu'à Anthon. Le jacuzzi du Vançon permet de laver les cyclistes et les vélos avant de rentrer à la maison. L'autochtone nous réserve une pizzeria à Sisteron pour se ravitailler et prendre la route juste après, en évitant les bouchons de ce week-end prisé. Nous remettons les vélos dans leur garage, la tête encore pleine d'images colorées, les jambes joyeusement fatiguées et les pédales frémissantes d'y retourner.
Toute l'équipe : Arnaud, Élise, Ludivine, Marion, Sébastien, Thomas (featuring traileurs Arnaud, Blaise et Sophie) avec le co-encadrant Mika et les encadrants Anthony et Florent.
Montagne de St-Genis
Les Terres Noires
Les Terres Grises
Obélix
Canyon
Portage à Géruen et peloton des Monges
Névé de Coste Belle
Crête de Conaplès et Montagne de Mélan
Notre terrain de jeu du week-end
Vue depuis le gîte