Premier week-end de décembre, la neige tombe, le froid s'installe. La période idéale pour débuter la saison de ski ?
Pas pour le groupe promotion des jeunes alpinistes. Températures négatives dans toutes les alpes, le moment idéal, se sont-ils dit, pour organiser leur première sortie en TA.
C'est ainsi que nous sommes partis en direction du sud pour chercher quelques rayons de soleil.
Pour commencer, nous partons à l'assaut de la Sainte Victoire. Une magnifique montagne de calcaire dépeinte dans les oeuvres de Cézanne. La face s'étend sur 18km avec une belle orientation sud qui laisse entrevoir l'espoir de se faire réchauffer par quelques rayons de soleil. Malheureusement, d'humeur peu matinale, celui-ci cède sa place à au brouillard cachant la falaise.
Une situation qui ne démoralise pas le groupe. Il faut dire qu'après avoir débuté notre première sortie en Artif sous la pluie, on commençait à se faire à ce genre de conditions.
Après une courte (mais belle) balade dans la flore provençale, on découvre la falaise qui sort de la brume, laissant apparaitre l'objectif de la journée. Une ambiance particulière avec un cachet très agréable.
L'objectif de cette première course étant avant tout de nous familiariser avec le TA, on part sur une cotation dite "facile". Et oui, première découverte pour les jeunes, les cotations des années 70 sont loin d'être aussi tolérantes que celles de nos voies modernes.
Nous attend alors une première course sur l'Aiguille Bertine. Une voie relativement courte composée de 4 petites longueurs dans un 4C bien costaud.
Heureusement, à peine arrivés sur la paroi, le soleil montre le bout de son nez. Certains se permettent même un petit coup de crème solaire.
L'objectif de cette course est de mettre en pratique les conseils prodigués par notre bien aimé encadrant.
Une première longueur avec un pas bien engagé nous met tout de suite dans l'ambiance de l'escalade traditionnelle. On arrête de mettre des points tous les 5 mètres et surtout, on s'assure que nos ancrages soient bétons.
Une voie bien équipée pour de la trad, avec quelques pitons en chemin et de jolis relais. Peut-être même trop de relais, certaines cordées trouvant que 4 longueurs ce n'était pas assez, en ont accidentellement fais 6.
Arrivés en haut, c'est la victoire (subtil jeux de mots), une dernière longueur sur une crête nous laisse découvrir la vue sur le piémont. Malheureusement, le vent froid nous rappelle à l'ordre. Finis de jouer, il est temps de redescendre. On commence par un couloir à desecalader pour continuer sur un court rappel qui nous protége dans une pente légèrement exposée, puis un second rappel.
Note à nous même : anticiper le vent quand on jette les cordes, c'est une bonne idée pour éviter d'avoir à débroussailler les arbustes des vires voisines.
Cette fois-ci, la montagne n'était pas de taille pour le groupe qui finit la course en avance sur l'horaire prévu. C'est le moment pour nous de faire un atelier manips pour acquérir une nouvelle compétence : le balancier.
La journée est terminée, mais le plus gros challenge reste à venir. Nous décidons de nous attaquer à une raclette avec 3.6kg de fromage pour 7. Malgré la bonne humeur, l'opération se solde par une défaite cuisante pour les jeunes alpinistes qui auront certainement de quoi refaire une raclette dans la semaine.
Deuxième jour, deuxième course. Nous nous lançons dans le Bau de Vespres avec pour objectif le sommet via "les Jardins Suspendus".
Une belle marche d'approche face à la montagne encore rose.
Cette fois-ci c'est un joli 4C+ (5b sur camptocamp) qui nous attend. Avec une difficulté bien continue. Le soleil est présent, il ne reste plus qu'a grimper. Et quand on parle de grimper, on parle d'une voie particulièrement agréable, offrant de magnifiques pas d'escalade. Nous avions rarement vu des voies aussi belles pour une cotation relativement simple.
Bien entendu, on protège. Une première longueur anodine dans le 3 suivie de deux magnifiques longueurs dans le 5a (cotation camptocamp), avec du choix dans les mouvements. S'en suit une longueur avec un départ quelque peu contre-intuitif pour des grimpeurs qui visent le somment : il faut descendre. La voie continue sur une traversée qui prend des airs de via feratta. On a même l'occasion de présenter nos hommages au piton que Romain avait autrefois remplacé. Il nous attendait sagement au soleil, encore brillant comme s’il datait d'hier.
La fin de la traversée se termine par une petite face de 5m qui nous emmène dans ces fameux jardins. C'est là qu'il faut poser un relais sur 2 arbustes. Sauf que des arbustes il y en a partout. Après avoir choisi notre buisson favori, on rassemble les troupes.
Malheureusement, le repos est de courte durée car le jardin menace de passer à l'ombre. Il est temps de repartir vers la cheminée de la 5ème longueur. Et surtout ne pas se tromper de dièdre si on ne veut pas se retrouver dans un 7 et prendre le facteur 2 de l'année. Après une courte hésitation, les cordées partent dans la voie. C'est une longueur avec un rocher un peu capricieux qui demande à être travaillé dans le bon sens. La longueur se termine sur un relais très très très fatigué. L'occasion pour nous de voir ce qu'est un piton en fin de vie. Petit embouteillage, car le relais est exigu. Il ouvre la voie sur une dernière longueur très sympathique.
Des buissons, des buissons, des buissons. On l'aura compris, c'est une voie qui se protège bien, mais qui demande beaucoup de sangles. Au sommet nous attend...un buisson, qui servira de relais. C'est une course qui porte définitivement bien son nom.
Une fois de plus une vue magnfique s'offre à nous.
On peut savourer un moment de détente. L'occasion pour la dernière cordée qui a vu beaucoup d'ombre de se réchauffer les pieds.
La descente déroule bien, la plus grosse difficulté étant de trouver le départ.
Tout le monde arrive sain est sauf, et on termine sur le traditionnel débrief à la voiture. Quelques erreurs commises, mais beaucoup de choses apprises.
Un week-end formidable, l'occasion pour nous d'apprendre à mieux nous connaitre. Ainsi, on repart avec un peu plus de connaissance, mais surtout de beaux souvenirs. En guise de cadeau, on s'est permis de récupérer un peu de thym (avec parcimonie) pour une tisane bien méritée.
Merci à Romain et Anaïs pour ce week-end et cet encadrement de qualitey.
Le Club Alpin Français de Lyon, fondé en 1876, est une association loi de 1901 et fait partie de la Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne (FFCAM).
Il est exclusivement géré et animé par des membres bénévoles et il compte environ 2200 adhérents.
Son but est de faire connaître et défendre la montagne par tous moyens adaptés.
Agenda
Sam. 23/11 |
Ski Randonnée Nordique
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