Histoire d'un ruisseau : au fil du Lavanchon

Le 28.04.2025, par RomainG-b5c


A l’image du géographie Elisée Reclus et de son Histoire d’un ruisseau paru en 1869, nous sommes huit cafistes lyonnais à avoir remonté le Lavanchon accompagnés de France Nature Environnement en Isère.

Ce cours d’eau de 13 kilomètres jaillit du Vercors et traverse trois communes au sud de l'agglomération grenobloise (Saint Paul de Varces, Varces-Allières-et Risset, Claix) avant de se jeter dans le Drac.

Tuer les méandres

La Métropole de Grenoble mène actuellement une étude participative en vue de bâtir un schéma d’aménagement du ruisseau. Il s’agit de partager une vision commune pour le sécuriser et de la renaturer.

Il est vrai que l’homme l’a largement dompté. Il l’a presque créé. Le Lavanchon est d’ailleurs absent des cartes d’état-major du XIXe siècle. On y voit des petits cours d’eau serpentant parmi les champs et les bois. 

Ces sinuosités ont disparu au gré des « rectifications » de l’homme. Les cours d’eau ont été dirigé. Sur les cartes de l’IGN de 1950, les lignes droites ont pris la place des courbes.

Les méandres ont été notamment tué pour gagner de l’espace agricole et mieux irriguer les champs. Depuis, le Lavanchon file droit et s’écoule rapidement.

Tendre l’oreille

La nature s’est adaptée aux caprices géométriques de l’homme. Toute une ripisylve s’est développée entre les champs et le cours d’eau et ses affluents.

Les ruisseaux remplissent deux fonctions principales. En tant qu’infrastructures naturelles de la gestion de l’eau, ils permettent de réguler les régimes d’eau. Ce sont également des refuges de biodiversité.

Côté flore, des saules taillés en têtard côtoient des cornouilles, des frênes et des trembles. Côté faune, quelques espèces remarquables : martin-pêcheur, triton-palmé, castors et truites fario.

Des oiseaux chantent. Nos ornithologues en herbe les identifient grâce à leur chants : faisan de Colchide, pic-vert, fauvette à tête noire, bouscarle de Cetti, troglodyte. 

Pister les castors

Pour éviter que l’autoroute adjacente ne soit inondé, un contre-canal a été construit à ses abords pour en recueillir l’eau de ruissellement. Le débit y est lent. Des castors s’y sont installés.

Sur les troncs de bois tendres rongés par l’animal qui jonchent de part et d’autre le cours d’eau, des crapauds prennent le soleil. Pour rejoindre le canal en évitant la route, un « crapauduc » a même été construit.

Aux boîtes de génie civil : rangez vos tractopelles et lâchez des castors ! Le castor est un véritable « ingénieur des écosystèmes ».

En abattant des arbres pour se nourrir, il créé des puits de lumière qui permettent d’ouvrir et de diversifier les milieux. En fabriquant des barrages, il redessine des cours d’eau, qui deviennent plus tortueux et ralentit leur flux.

Des zones humides apparaissent, qui attirent de nouvelles espèces végétales. La FNE en a identifié plusieurs en vue de leur préservation.

Ces transformations ont des conséquences positives pour la société également. Les barrages créent des zones tampons et limitent les effets des inondations.

« L’extinction des torrents »

Nous finissons par la visite d’un « seuil de correction torrentielle ». Il a été construit en amont du ruisseau par le service de restauration des terrains en montagne (RTM).

Le RTM a été en 1982 et intégré aujourd’hui à l’Office national des forêts. Sa vocation première est de lutter contre l'érosion et de régulariser le régime des eaux des bassins versants amonts, acquis par l'Etat.

Différentes techniques sont utilisées dont les reboisements, les ouvrages de « correction torrentielle » et de « stabilisation des terrains ».

Plus bas, Jacques de la FNE nous a expliqué comment les hommes curaient le lit de la rivière. L’accumulation de sédiments charriés par l’eau fait s’élever le lit du ruisseau.

Pour éviter qu’il ne déborde, les sédiments sont ramassés avant d’être déposés sur chacun des deux côtés au-dessus du ruisseau, formant des espèces de digues en forme de bourrelets.


 

Les objectifs de la commission envrionnement durable sont :

  • Sensibiliser pour faire prendre conscience de la fragilité et du caractère irremplaçable du milieu montagnard.
  • Informer de l'urgence de la situation pour décider de nouveaux comportements.
  • Agir pour transmettre une nature harmonieuse et préservée aux générations futures et s'opposer aux projets la mettant en danger.

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