En escalade, la corde qui passe derrière la jambe est une situation dangereuse ! Chacun le sait, mais « dommage qu'il faille le vivre pour s'en convaincre vraiment ! »

LES FAITS

En tête dans une voie cotée 5c, la 3ème de la journée, le grimpeur – autonome et expérimenté – se sent en difficulté aux 2/3 de la voie (une couenne bien équipée).
Il prévient son assureur et ne peut éviter la chute, mais la corde est derrière son pied : retournement, vol de 5 mètres, violent choc dorsal contre la paroi !

Conséquences :

Appel des secours au 112 – la respiration reste douloureuse, même après repos – prise en charge rapide et transport à l'hôpital pour observation et bilan :
- décollement de la plèvre, à la limite de devoir opérer ;
- douleurs au thorax ; 4 à 5 semaines de convalescence, dont 1 semaine d'arrêt de travail ;
- envie de grimper intacte, bien qu'avec des appréhensions.

L'ANALYSE

Le grimpeur avait à plusieurs reprises senti la corde derrière son pied et l'avait dégagée, sauf après cette dernière dégaine, trop concentré sur la difficulté. L'assureur a correctement dynamisé l'assurage, enrayé la chute et géré la descente au sol.

L'encadrement a bien maîtrisé la situation – y compris en appelant les secours – alors que les propos de la victime se voulaient, de prime abord, plutôt rassurants.

En fin de journée, le débriefing « à chaud », animé par les encadrants, a été aidant pour le groupe et pour l'assureur, ému par la chute.

LES RECOMMANDATIONS

Le réel s'impose parfois violemment !
Alors autant l'exploiter pour montrer que les messages de prévention ne sont pas des abstractions :
- corde derrière le pied = danger : vigilance du grimpeur et correction immédiate ;
- situation à signaler par l'assureur, y compris si le moment semble mal choisi (il n'y en aura peut-être pas d'autre!).
Des remarques régulières aideront le grimpeur à intérioriser ce paramètre dans sa grimpe.

Appeler les secours, selon les conditions et moyens disponibles, permet d'avoir :
- l'avis de professionnels, ils évalueront la nécessité d'intervenir ;
- le cas échéant, un avis médical (appel au 15).

Prendre du recul sur la situation post-accident et ne pas « continuer comme si de rien n'était » :
- prise en charge du groupe, des pratiquants impliqués, des témoins directs, qui peuvent être perturbés sans trop le montrer ;
- débriefing pour laisser la place aux émotions et pouvoir les transformer en enseignements collectifs et individuels.

Bonnes sorties d'escalade à tous, en sécurité

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Cet article fait partie de la rubrique REX / Sécurité, destinée à diffuser les messages de prévention élaborés en fonction des retours d'expérience des adhérents dans nos différentes activités.